L’endoscopie digestive

L’endoscopie digestive

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Qu’est-ce qu’une endoscopie ?

L’endoscopie est un examen médical qui permet d’évaluer l’aspect macroscopique (visuel) et le fonctionnement dynamique (motilité) de l’intérieur de certains organes. Cet examen se réalise sans intervention chirurgicale mais sous anesthésie générale, grâce à l’emploi d’un dispositif optique spécifique (appelé « endoscope ») introduit par voie naturelle (digestive, respiratoire ou urogénitale). En d’autres termes, un endoscope peut être comparé à une caméra dont la forme, la taille, la rigidité et le fonctionnement ont été adaptés à l’exploration de certaines cavités organiques chez le chien et le chat :

    • Les voies aériennes supérieures (cavités nasales, nasopharynx, pharynx, larynx, trachée, bronches) sont visualisables avec un rhinoscope ou un bronchoscope.
    • Une partie du tube digestif peut être explorée par « voie haute » avec un gastroscope (cavité buccale, pharynx, œsophage, estomac, début du petit intestin) ou par « voie basse » avec un coloscope (rectum, colon, caecum, valvule iléco-caecale).
    • Les voies uro-génitales basses (vulve, vagin, col utérin, urètre, vessie, abouchement des uretères) sont évaluables avec un cystoscope.

 

L’endoscopie permet également de prélever des morceaux de tissus (biopsies) ou du liquide (cytologie) de certains de ces organes, grâce à des instruments adaptés associés à l’endoscope. Ces prélèvements donnent la possibilité de réaliser des analyses spécifiques telles que la composition cellulaire, la structure tissulaire et/ou la recherche d’agents infectieux (virus, bactéries, parasites, agents fongiques par exemple).
L’endoscopie est donc un outil permettant de diagnostiquer différentes maladies de façon mini-invasive.

L’endoscopie respiratoire
Différentes parties d’un endoscope (Textbook of Veterinary Internal Medicine, Ettinger et al. 2016) :
A. Guide optique : départ de la lumière, branchement au système d’enregistrement vidéo, système de connexion permettant l’aspiration ou la dilatation des cavités explorées. B. Tube de connexion à la manette de contrôle : transmission de la lumière et de l’air, récupération des images et des fluides issus des cavités. C. Manette de contrôle : mobilisation relative de la caméra dans la cavité explorée, insertion d’outils de prélèvements. D. Canal opérateur : tube adapté inséré dans la cavité à explorer.

 

 

Quelles sont les indications d’une endoscopie digestive ?

Une endoscopie digestive peut être indiquée pour votre animal si l’ensemble de ces conditions sont présentes :

    • Votre animal présente des symptômes évocateurs d’une atteinte digestive (perte d’appétit, perte de poids, douleur abdominale, régurgitations, vomissements, diarrhée ou constipation)
    • Le traitement médical prescrit en première intention par votre vétérinaire traitant n’a pas permis d’amélioration satisfaisante et durable des symptômes (changement alimentaire vers une gamme vétérinaire spécifique, antiparasitaires internes, pansement digestif, antiacide gastrique)
    • Des premiers examens complémentaires ont été réalisés afin d’exclure une cause non digestive à l’origine des troubles de votre animal (bilan sanguin incluant la recherche de certaines maladies endocriniennes et d’une malabsorption, radiographies et échographie abdominale)

 

L’endoscopie peut aussi intervenir dans le suivi de la maladie digestive aiguë ou chronique de votre animal (nouveaux prélèvements nécessaires, contrôle des lésions précédemment observées).

L’endoscopie peut également être un examen indiqué en urgence dans certaines situations, telles que l’ingestion accidentelle par votre animal d’un corps étranger (hameçon, balle, morceau de tissu, boules de poils agglomérées par exemple). Ainsi, selon le type et la localisation du corps étranger, une chirurgie peut parfois être évitée.

L’examen endoscopique peut être prescrit par votre vétérinaire traitant pour réalisation par un vétérinaire spécialiste. Une consultation est toujours nécessaire dans ce contexte afin de vérifier qu’aucune contre-indication n’est présente (en particulier vis-à-vis de l’anesthésie), et qu’un autre examen ou qu’une stabilisation de votre animal ne sont pas requis au préalable.
L’endoscopie digestive

Quelles sont les limites de l’endoscopie ?

Les bénéfices et risques liés à la réalisation d’une endoscopie doivent toujours être considérés avant sa réalisation. Elle présente en effet plusieurs limites :

    • La nécessité d’une anesthésie générale. Cette anesthésie induit systématiquement un risque pour l’animal quel que soit son âge, son espèce, sa race et son état de santé. Ce risque est limité au maximum par la mise en place d’une anesthésie sécurisée et contrôlée, mais il ne peut être annulé. Il peut être majoré chez certains patients (races brachycéphales, maladies cardiaque, pulmonaire ou rénale par exemple).
    • Le gabarit du patient. Le grand format (ou à l’inverse le petit format) de certains patients peut rendre certaines cavités peu ou pas accessibles malgré l’adaptation des endoscopes à la médecine vétérinaire.
    • Elle ne peut pas toujours se substituer à une chirurgie : l’exploration chirugicale peut être rendue obligatoire par la gravité de l’atteinte (perforation, torsion ou intussusception intestinale par exemple), la localisation de l’atteinte (une grande partie du petit intestin n’est pas accessible en endoscopie par exemple) ou la profondeur des prélèvements à réaliser (les biopsies réalisées en endoscopie ne concernent que les couches supérieures de l’intérieur de l’organe exploré).
    • Le délai d’obtention des résultats. Une fois prélevés, les échantillons (biopsies ou liquides) sont envoyés à un laboratoire pour analyses. Les résultats sont en général obtenus avec un délai pouvant atteindre une dizaine de jours. Un traitement médical peut être néanmoins instauré, adapté ou arrêté en attendant ces derniers.