Les fistules périanales chez le chien

Les fistules périanales chez le chien

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Comment se manifeste la maladie ?

Les fistules périanales se caractérisent par l’apparition de lésions ulcératives et parfois suppurées au niveau du pourtour de l’anus. Elles peuvent se concentrer sur une région précise ou, lors des cas les plus avancés, intéresser l’ensemble de la périphérie des marges anales et même remonter jusqu’à la base de la queue. La plupart des signes cliniques observés sont liés à la douleur importante engendrée : léchage excessif de la zone, difficulté à déféquer voire plaintes lors de l’émission de selles, sang dans les selles, incontinence fécale, écoulements purulents et poils collés dans la zone périnéale.

Fistules préanales sévères chez un Berger Allemand

Fistules préanales sévères chez un Berger Allemand

Quelle est l’origine de cette affection ?

Les mécanismes exacts à l’origine de la maladie ne sont pas connus. Toutefois, les différentes études et réponses aux traitements semblent indiquer une origine à médiation-immune (ie dysfonctionnement du système immunitaire). D’autres facteurs peuvent possiblement contribuer aussi au développement de fistules ou à leur extension comme des surinfections des glandes périanales et des sacs anaux, ou un phénomène de macération lié à un port de queue bas. Une origine génétique a également été mise en évidence chez les Bergers Allemand, qui représentent près de 80% des chiens concernés. D’autres races sont également prédisposées comme les Setter Irlandais, Labradors, Collies. Aucune prédisposition concernant le sexe ou la stérilisation n’est à ce jour connue. La plupart des animaux concernés sont d’âge moyen.

Comment les traiter ?

Le traitement de cette maladie se fait par étape, en fonction de la réponse clinique. La première ligne de traitement consiste à la mise en place de mesures hygiéniques : tonte de la zone, nettoyage et désinfection locale quotidienne.

A celles-ci s’ajoute un traitement médical immunosuppresseur (il supprime les réactions du système immunitaire). Celui ci peut être donner par voie orale (ciclosporine) et/ou par application locale (tacrolimus). Le traitement doit être laisser en place au moins 8 semaines afin de juger de son efficacité. Des effets secondaires sont possibles, ainsi, un suivi clinique et sanguin régulier est nécessaire. Ce traitement peut s’avérer très couteux dépendant du poids du chien et des molécules utilisées. Un traitement antibiotique peut également être ajouté afin de gérer les surinfections locales.

En cas d’absence de réponse aux traitements et mesures cités au-dessus ou d’amélioration insuffisante, une prise en charge chirurgicale est possible. Elle consiste en l’ablation de l’ensemble des lésions et tissus anormaux. Si les glandes anales sont présentes et concernées, celle ci sont également retirées. Dans de très rare cas, une caudectomie peut être réalisée.

Aspect per et post opératoire de chiens traités chirurgicalement

Aspect per et post opératoire de chiens traités chirurgicalement

Quel est le pronostic ?

Le pronostic de cette affection est globalement bon. La mise en place d’un traitement hygiénique et médical permet une résolution des lésions dans la plupart des cas (entre 70 et 100% selon les études). Toutefois, même en cas de résolution, une surveillance est nécessaire car des récidives peuvent survenir lors de la diminution ou arrêt du traitement.

Ainsi, certains chiens nécessitent un traitement à faible dose à vie. En cas de prise en charge chirurgicale face à une réponse insuffisante, des récidives sont possibles dans 10 à 40% des cas. Des complications post-opératoires sont également possibles comme une structure de l’anus, une incontinence fécale, une déhiscence des points mais restent rare (<10%) et liées à l’extension des lésions.