Utilisation du PRP chez le chien

Utilisation du PRP chez le chien

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Qu’est-ce que le PRP ?

PRP signifie plasma riche en plaquettes. Il s’agit d’un produit obtenu à partir du sang du chien à traiter. Le prélèvement se fait à l’aide d’une seringue spécialement conçue à double piston. Celle-ci permet, une fois le sang prélevé et centrifugé dans un dispositif spécial, de séparer le plasma du sang ainsi que les plaquettes (plasma riche en plaquettes) des autres composés du sang que sont les globules rouges, les globules blancs et une partie du plasma (plasma pauvre en plaquette). Seul la partie translucide contenant le plasma riche en plaquettes est par la suite injectée.

Seringue de prélèvement après centrifugation, montrant les deux phases obtenues

Comment agit le PRP ?

Le PRP est constitué de deux éléments que sont le plasma et les plaquettes. Le plasma est un sérum contenu dans le sang dans lequel se trouve différentes protéines et des facteurs de coagulation. Les plaquettes sont des cellules sanguines, dans lesquelles se trouvent différents éléments permettant le fonctionnement cellulaire ainsi que des granules alpha. Ces granules ont pour rôle de synthétiser, stocker et libérer en temps voulu différentes protéines parmi lesquelles un grand nombre de facteurs de croissance et de cytokines. Une fois injectés, les granules libèrent les protéines. Les facteurs de croissance, les cytokines ainsi que les facteurs de coagulation vont ensuite permettre d’activer la cicatrisation des lésions présentes en favorisants plusieurs mécanismes :

  • L’angiogenèse (développement de nouveaux vaisseaux sanguins),
  • Le chimiotactisme (active la migration de cellules vers la zone d’intérêt par biais de signaux chimiques) –
  • La prolifération et la différenciation de certaines cellules comme les chondrocytes (cellules constitutives du cartilage), les ostéoblastes (cellules produisant la matrice osseuse), les cellules souches (cellules pouvant se diviser et donner n’importe quel autre type cellulaire) ou les cellules épidermiques
  • La production de matrice extracellulaire comme le collagène, les protéoglycanes etc.

L’ensemble de ces mécanismes permet ainsi à terme une cicatrisation des lésions et une diminution de l’inflammation, apportant un meilleur confort au patient.

Quelles sont les indications ?

Le PRP est un procédé qui est très largement utilisé en médecine humaine, notamment en médecine du sport, et qui a montré de très bons résultats. Les indications principales sont les pathologies ostéoarticulaires : arthrose, tendinite, entorses, déchirure musculaire. En médecine vétérinaire, très peu d’études sont actuellement disponibles sur l’utilisation Seringue de prélèvement après centrifugation, montrant les deux phases obtenues de PRP pour différentes pathologies car ce procédé n’est utilisé que depuis peu de temps. Toutefois, de bons résultats ont été obtenus avec leur utilisation pour traiter l’arthrose des hanches. L’utilisation de PRP en médecine vétérinaire suit aujourd’hui les mêmes indications ostéoarticulaires qu’en médecine humaine. Parmi les pathologies les plus représentées, on trouve l’arthrose des coudes ou des épaules secondaires à des dysplasies, l’arthrose des tarses, la tendinopathie du biceps. La fréquence des injections dépend de la réponse clinique.

 

Injection de PRP sous-échographie d’un boxer atteint d’une tendinopathie du triceps

Injection de PRP sous-échographie d’un boxer atteint
d’une tendinopathie du triceps

Comment se déroule une injection de PRP ?

Le jour de la réalisation de l’injection, le patient doit être amené à jeun. Une sédation profonde est ensuite réalisée (une anesthésie générale peut également être réalisée si la sédation n’est pas suffisante). Un prélèvement de sang (entre 10 et 20 ml) est réalisé. Une fois le sang prélevé, celui-ci est centrifugé pendant 20 minutes. Un système de seringue spécial permet de récupérer le plasma riche en plaquette qui est ensuite injecté à l’aide du double piston directement dans l’articulation ou la zone choisie (gaine tendineuse etc). L’injection est réalisée sous échographie afin d’assurer la bonne localisation de l’injection. Le patient peut repartir à la maison une à deux heures après son admission, et peut reprendre une activité normale. L’injection peut également être réalisée au bloc opératoire à la fin une intervention chirurgicale ostéoarticulaire. Les effets secondaires sont rares voire exceptionnels.